C’est le second poste de dépense de santé des Français, derrière, bien sûr, les cotisations des assurances complémentaires santé (97 € / mois en moyenne pour les ‘mutuelles’ individuelles, soit un peu moins de 1200 € / an).
Le « reste à charge » dépend évidemment des soins et dépenses auxquelles vous avez dû faire face au cours de l’année, mais aussi de la générosité ou pas de votre ‘mutuelle’ sur les remboursements.
On parle beaucoup en ce moment des futurs contrats « 100 % santé » qui entreront en vigueur en janvier prochain. Ils sont censés diminuer nettement la part du « reste à charge » des ménages. Mais, dans les faits, cette réforme ne concernera que des prestations dites « d’entrée de gamme », pour des contrats complémentaires moyen ou bas de gamme en optique, dentaire et audiologie. On est donc loin de résoudre la question de fond du « reste à charge ».
Alors, plutôt que d’attendre une hypothétique prochaine réforme, voici 5 conseils efficaces pour faire réellement baisser votre reste à charge :
Les plus importants reste à charge proviennent des dépassements d’honoraires. C’est vrai, souvent nous n’osons pas en discuter avec le médecin (surtout si c’est un spécialiste et que le problème est grave). Mais vous n’avez pas besoin de vous lancer dans une « discussion de marchand de tapis » avec lui. Vous verrez qu’il est rare de ne pas trouver une oreille attentive. « La première fois que nous avons vu un gastro-entérologue pour notre fils » témoigne Nathalie, la mère d’un garçon de 14 ans atteint d’une maladie de Crohn, « la secrétaire m’avait dit au téléphone que la consultation serait entre 60 et 90 €. C’est cher, mais il s’agissait d’un grand spécialiste qui m’avait été recommandé, je n’ai donc pas hésité, d’autant que mon fils souffrait beaucoup et nous étions très inquiets. Lorsque nous avons vu le médecin, à la fin de la consultation, je lui ai simplement demandé le prix. Il m’a répondu, « vous avez une bonne mutuelle de toute façon… ». Je l’ai alors interrompu pour lui dire que non, nous n’avions pas de mutuelle et que mon mari était de plus au chômage. Aussitôt, il m’a dit, ‘d’accord, pour vous ce sera 60 €’, alors pourtant que la consultation avait duré plus d’une heure ! ». Les médecins acceptent généralement de faire un petit geste pour les patients mal ou pas remboursés par leurs mutuelles. Et si ce n’est pas le cas, il faudra aller voir l’un de ses confrères la prochaine fois – il est vrai que c’est plus facile dans les centres urbains qu’à la campagne. Les médecins sympas, efficaces et pas trop chers existent et ils doivent être récompensés de leurs qualités par notre clientèle !
La manière la plus simple pour faire baisser votre reste à charge est de prendre les problèmes le plus tôt possible. Et cela est encore plus vrai pour le dentaire, dont les soins courants sont très bien remboursés par la sécurité sociale (70 %), alors que les soins plus lourds peuvent être très chers, et sont bien moins bien remboursés… Si vous allez chaque année chez le dentiste, il va repérer vos caries en formation et pourra les soigner au plus vite (par exemple, une carie une face c’est 16,87 € remboursés à 70 % par la sécu). Alors que si vous attendez, la carie va se développer sur plusieurs faces et plus tard, cela va demander une couronne ou un inlay, facturés habituellement entre 350 et 600 €, et remboursés par la sécu au maximum 75,25 € (70 % de 107,5 €) ! Donc le meilleur conseil pour vous comme pour votre porte-monnaie, c’est de vous faire soigner tôt si vous voulez éviter des devis aussi douloureux que la roulette ! Pour le dentiste, c’est tous les ans et c’est impératif ! Et ce conseil est aussi valable pour la médecine générale : plus tôt on se soigne, moins cela coûte. Et en plus on évite de souffrir…
Avant d’engager des soins importants, un professionnel de santé doit vous établir un devis et vous l’expliquer. Cela peut-être l’occasion d’une discussion ou d’un deuxième avis. Si vous n’avez pas de mutuelle, il sera d’autant plus enclin à vous consentir un rabais et pour ceux qui ont une mutuelle, il s’alignera parfois sur les remboursements de cette dernière. Cela étant, si les soins sont importants, le reste à charge le sera aussi. D’où notre quatrième conseil…
Il y a quelques années, de nouvelles offres à bas coûts sont arrivées sur le marché, notamment en optique. C’était souvent du matériel bas de gamme et les opticiens avaient beau jeu de vilipender ce type d’offre de moindre qualité, souvent vendue uniquement sur Internet. Mais depuis, l’offre à tarif « raisonnable » s’est bien développée, sur internet ou dans des boutiques ayant pignon sur rue. Certains vous proposent même des montures très esthétiques fabriquées en France et des verres en provenance des plus grandes marques d’optique. Le tout pour une facture 3 à 5 fois moins importante que chez un opticien classique ! Ces nouveaux venus ont provoqué une réaction des opticiens classiques qui multiplient les offres promotionnelles. Allez visiter les boutiques des nouveaux noms de l’optique (Lunettes pour tous, Sensee, Polette…) et comparez !
Il en va de même pour les prothèses audio dont les prix sont parfois hallucinants. Méfiez-vous également des offres d’assurance des prothèses audio. Une prothèse a une durée de vie limitée. Assurer une prothèse en fin de vie n’a pas de sens (elle va tomber en panne, la panne ne sera pas couverte par l’assurance et vous aurez payé pour rien). Une assurance n’est valable que si son prix final est significativement plus bas que celui de l’objet assuré et si les exclusions ne sont pas trop nombreuses. Et il faut pouvoir la résilier facilement.
En France, on pense souvent que le prix du médicament est fixé par la Sécurité Sociale. C’est faux. Le prix est encadré par l’Etat au moment de l’autorisation de mise sur le marché. Ce prix de base définit le remboursement de la Sécurité Sociale. Mais après, le pharmacien est libre d’accroître sa marge. C’est rare sur les médicaments les plus chers mais c’est plus fréquent qu’on ne le croit sur les médicaments courants. Là encore, il faut faire jouer la concurrence. Certaines pharmacies ne pratiquent que le tarif sécu. C’est l’assurance d’un reste à charge le plus réduit possible.
Comment connaître le « prix sécu » d’un médicament ? C’est très simple, rendez-vous sur le site public http://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr/, recherchez votre médicament, puis, dans l’onglet « Fiche Info », allez au chapitre « Présentations ». Le prix de vente « sécu » est celui « honoraire compris ». Le taux de remboursement de la sécu est aussi indiqué. Attention : les médicaments non-remboursés par la sécurité sociale ne sont pas régis par ce système. Leur prix de vente est libre.
Et lorsque c’est grave ? Contrairement à une reçue, le « reste à charge » lors d’une hospitalisation est habituellement assez faible 2% des coûts en moyenne (*). Pourquoi ? Eh bien parce que la sécu prend en charge une très grosse partie des frais, bien complétée par l’assurance complémentaire des patients. En fait, en France, plus le risque est important, plus le patient est couvert et c’est tant mieux !
(*) : source DREES, Ministère de la Santé, 2018
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