D’abord il y a le prix du risque. Lorsque le risque est certain, la prime à payer devrait en théorie atteindre au minimum le montant du dommage. Exemple : si je dois changer de lunettes tous les deux ans, la prime annuelle sera au minimum de la moitié du prix des lunettes chaque année sans tenir compte d’une éventuelle mutualisation. La mutualisation c’est le fait que les gens qui n’ont pas à se payer des lunettes (soit les plus jeunes ayant une bonne vue), paient une partie de ce coût pour moi.
Ensuite il y a les frais des assureurs : frais généraux, frais de commercialisation, frais de marketing… Contrairement à une idée reçue, ces derniers sont en général très faibles par rapport aux deux autres. De vous à nous, ce qui coûte le plus cher dans une compagnie d’assurance, ce sont, et de loin, le personnel et l’informatique, avant même les frais de commercialisation. Au total cela représente souvent plus du quart, voire le tiers du prix de l’assurance.
Enfin il y a les taxes. Ni l’assurance ni la banque ne sont soumises à la TVA, mais l’Etat se rattrape en taxant tous les contrats (oui, même l’assurance santé, entre 13.5 et 22 %, oui, même votre assurance auto RC pour la 4 L de grand papy qui dort dans la grange -la 4L, pas Papy).
Au final, en santé individuelle le taux de redistribution est de seulement 57 %, ce qui veut dire qu’en moyenne, pour une prime de 100 € versée à l’assureur, l’assuré ne recevra que 57 € de remboursements.
Pourquoi ? Parce outre les taxes, la mutualisation a ses limites.
En clair la mutualisation est rendu inopérante !
Qu’elle est la morale de l’histoire ? C’est qu’il faut s’assurer en fonction de la taille du risque. La question à se poser est : quel est le risque que je ne peux pas assumer seul ?
Donc, en santé, ce que les assureurs appellent « le risque de fréquence » et qui correspond aux petits frais récurrents, du rhume jusqu’aux lunettes en passant par l’orthodontie des enfants, coûte quasiment toujours plus cher à assurer que cela ne rapporte. S’assurer pour ces risques signifie que l’on donne de l’argent à l’assureur pour qu’il ne nous en rende qu’une partie plus tard. Pour certains cela peut avoir un sens : lorsque l’on n’épargne pas c’est la garantie de recevoir un allègement des frais de santé, même si à la fin de l’année on est perdant. Pour d’autre c’est simplement un coûteuse facilité : je paie et je ne m’occupe plus de rien. Là encore à la fin de l’année on est perdant, mais rassuré…
Nous ne cesserons cependant jamais de répéter que si l’assurance n’est pas indispensable pour les petits risques, elle reste absolument nécessaire pour les gros. C’est vrai, en France nous avons la chance d’avoir la Sécurité Sociale, qui prend en charge à 100 % les maladies de longue durée, les hospitalisations (et tout acte hospitalier dépassant 124 €), les accidents… Mais il faut payer le forfait hospitalier, les dépassements d’honoraires, souvent des frais d’examens ou de suivi pré ou post-opératoires, les frais de convalescence, la possibilité d’avoir une chambre seul… Cela peut vite chiffrer. Et là, parce que l’hospitalisation concerne seulement 1 % des français chaque année, mais que cela peut toucher tout le monde, il y a une vraie mutualisation. Et alors que l’on parle de frais pouvant dépasser plusieurs milliers d’euros, s’assurer uniquement pour ces risques coûte souvent trois fois moins cher qu’une complémentaire classique !
Alors l’assurance, il faut savoir la choisir !
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